Innovation produits & procédés
Vieillissement accéléré pour faciliter le processus d’innovation
21
Nov
Publié le : 21/11/2013
Dans un contexte d’innovation, l’appréhension de la durée de vie du produit pour laquelle s’engage le fabricant peut être un facteur limitant. Comment lancer rapidement un produit à longue conservation s’il faut attendre dix-huit mois pour valider sa durée de vie ? Pour des produits à date limite d’utilisation optimale (DLUO) où le critère de vieillissement n’est plus microbiologique mais sensoriel, les entreprises souhaitent mimer le vieillissement à température ambiante par un vieillissement accéléré qui aboutira à un produit « équivalent 18 mois » en trois, six ou neuf mois. Tout temps gagné sur la validation du produit est autant d’avance sur le lancement du produit.
C’est en réponse à cela qu’en 2006, un dispositif de vieillissement accéléré à températures proches de l’ambiance, dans une enceinte d’accélération des transferts d’oxygène, a été conçu.
Lors d’études menées en 2006-2011, il été mis en évidence : (i) que la méthode permettait de différencier l’impact de différents matériaux d’emballage, sur l’évolution organoleptique des produits sensibles à l’oxygène ; (ii) une efficacité et une corrélation des durées de vieillissement réel avec la technique de vieillissement accéléré, notamment sur les purées de pommes de terre en sachets, appertisées.
Depuis, une étude est en cours pour :
- connaître les limites d’application du vieillissement accéléré sous pression d’oxygène
- définir les paramètres (pression d’oxygène, température) les mieux adaptés au test de vieillissement accéléré
- déterminer si une correction doit être appliquée au facteur d’accélération, en fonction de la nature des différents aliments
- évaluer quel est l’effet d’une pénétration rapide d’oxygène par rapport à une pénétration plus lente, sur les phénomènes d’oxydation des matrices
Les essais réalisés en 2011, visant à évaluer des éventuels biais de prédiction des quantités d’oxygène introduites par perméation « forcée » dans l’emballage, ont montré que les flux d’oxygène entrant dans l’emballage étaient bien proportionnels à la pression d’oxygène externe appliquée.
Par la suite, des procédures ont été développées, visant à établir la relation entre la vitesse de consommation d’oxygène par la matrice et la concentration d’oxygène dans l’espace de tête. Les essais menés dans différents dispositifs ont montré qu’il n’y a pas de lien forcément entre la sensibilité supposée à l’oxygène d’une matrice (du fait par exemple d’un certain taux de lipides), et la consommation d’oxygène.
Des outils de simulation ont été développés dans l’étude et peuvent permettre d’accéder aux facteurs d’accélération à partir des cinétiques d’oxydation dans les conditions normales et accélérées. Des comportements très différents peuvent être obtenus en fonction des constantes de vitesse d’oxydation des aliments, d’où l’importance d’approfondir le travail de classification des aliments. La poursuite de l’étude en 2013 va donc consister en la classification de diverses matrices alimentaires complexes en fonction de leur cinétique d’oxydation.
Contact : Annie Perrin, CTCPA Bourg, bourg@ctcpa.org
A voir également :
L’emballage au CTCPA
SYNTHESE sur le Vieillissement accéléré des produits appertisés en emballage plastique
Accompagnement proposé par le CTCPA pour suivre et optimiser la DLUO